Les rencontres littéraires
1- Rencontre-dédicace à la librairie Martin-Delbert à Agen
Au cœur de la ville, la librairie offre un espace rêvé pour un public confiant, fidèle et curieux. La notoriété du lieu est due à la vision de ses animateurs Frédéric et Léa qui ont une démarche volontariste et sans cesse innovante.
Ce public, je l'ai rencontré au cours de quatre heures de pur bonheur.
Totalement inconnu, publié par un éditeur n'ayant pas "opinion sur rue", j'ai eu la surprise et le grand plaisir de partager certains territoires, certains vécus, certaines impressions avec mes visiteurs.
Chaque fois est apparu un lien particulier, porteur de questions et révélateur du désir de découvrir une destinée. Avec ses dépendances, ses contraintes, ses incertitudes, ses dénouements.
"Une autobiographie ne doit rien à la mode. On n'y cherche que la vérité humaine". Cette citation d'Anatole France élimine les aveux de circonstance, les récits opportuns du JE écrits par un ou une autre, les révélations d'agissementsdélictueux, les vantardises provocatrices.
Les photos (triées) sont accompagnées de leur légende in situ.

- J'ai vécu moi aussi à Ouargla et la couverture du livre me rappelle la fameuse Porte du sud.
- Exact et c'est dans le bâtiment de la Poste que nous logions car ma mère y travaillait. Mon père, lui, était méhariste et partait sur les pistes durant plusieurs mois.
- Nous sommes venus en toute confiance dans le choix de notre libraire. Nous avons lu sa présentation...
[A travers une vie de nomade qui débute par une enfance saharienne, se poursuit en France et le conduit au Moyen-Orient, en Afrique noire, en Amérique latine, l'auteur est confronté très tôt à la différence. Volonté et circonstancesvont l'amener à découvrir et surtout à comprendre les cultures et les traditions. Ne rien forcer, ne rien jeter mais admettre.]
- Il y a dans cette période qui va de 1957 à 1987 (avec une incursion dans le Liban de 1926) le récit non linéaire des existences familiales soumises aux événements historiques...
- C'est ce qui nous motive, cette vie riche et accomplie que vous avez eue.
- Et encore, il ne s'agit que du tome un !
2- Rencontre-dédicace à la librairie Livresse à Villeneuve/Lot
Ce public, je l'ai rencontré au cours de quatre heures de pur bonheur.
Les photos (triées) sont accompagnées de leur légende in situ.

- J'ai vécu moi aussi à Ouargla et la couverture du livre me rappelle la fameuse Porte du sud.
- Exact et c'est dans le bâtiment de la Poste que nous logions car ma mère y travaillait. Mon père, lui, était méhariste et partait sur les pistes durant plusieurs mois.
[A travers une vie de nomade qui débute par une enfance saharienne, se poursuit en France et le conduit au Moyen-Orient, en Afrique noire, en Amérique latine, l'auteur est confronté très tôt à la différence. Volonté et circonstances
- Il y a dans cette période qui va de 1957 à 1987 (avec une incursion dans le Liban de 1926) le récit non linéaire des existences familiales soumises aux événements historiques...
- C'est ce qui nous motive, cette vie riche et accomplie que vous avez eue.
- Et encore, il ne s'agit que du tome un !
2- Rencontre-dédicace à la librairie Livresse à Villeneuve/Lot

La librairie Livresse a redonné le goût de la lecture et des rencontres avec les auteurs à la population villeneuvoise. Située en vis-à-vis de la façade latérale de l'église Sainte Catherine, en plein cœur de ville, elle offre un espace concentré mais convivial aux curieux qui viennent y chercher matière à découverte ou confir-mation.
Ce samedi après-midi, faut-il voir dans l'affichage du thermomètre à 38° C une sorte de complicité climatique avec les lieux de mon livre - Sahara, Afrique noire, Liban - et dans la pure lumière de la rue sa diffusion éclairante ?
Les clients locaux et de passage étaient au rendez-vous. Et là, une question me vient à l'esprit : était-ce pour l'ambiance climatisée de la librairie ? Je joue mon joker.
En fait, j'ai pu échanger avec des personnes érudites qui ont été curieuses, intriguées, captivées par le récit imagé des pérégrinations familiales.
Dialogues divers :
- Le titre nous a intrigués... c'est ce qui nous attire, et peut-être plus, on verra...
- En fait, je ne suis jamais allé à Corinthe. J'ai pris à mon compte en la détournant la sentence d'Erasme, vous savez l'auteur de l'Eloge de la folie... Il avait remis au goût du jour l'adage des Grecs qui était "Il n'est pas permis à tout le monde d'aller à Corinthe". En effet, dans l'Antiquité, l'accès au port de Corinthe était réputé périlleux et très difficile. Seuls les plus adroits ou aguerris y arrivaient. En prônant l'inverse de ce dicton, j'estime que j'ai réussi ce que j'ai entrepris.
- Un peu comme avait dit Plutarque : "Il n'y a pas de honte à ne pouvoir tout faire mais promettre plus qu'on ne peut est honteux".
- Moi qui ai lu en quelque sorte le résumé en 4e de couverture, j'ai trouvé l'expression de la tolérance et la part dont vous vous sentez redevable envers vos aïeuls.
- Oui. Les souvenirs sont la pertinence de la mémoire et la mémoire répond aux questions simples : que s'est-il passé ? comment ? pourquoi ? et moi, qu'ai-je accompli ?
- Mais il faut posséder une sacrée mémoire ! Comment avez-vous fait pour arriver à rassembler autant de souvenirs et d'anecdotes surtout relatives à votre père qui était méhariste au Sahara ?
- Pour ma part, les événements ont imposé les situations et provoqué les opportunités. Et tout cela est passé par le filtre de l'affectivité, du doute et de la classification des faits. S'agissant de mon père, j'ai pu l'inciter à parler pour qu'il décrive les années que lui et ma mère avaient vécues. Il a pu ainsi combler les trous que j'avais dans la chronologie des événements, compléter leur survenance et les circonstances...
- Mais ce qu'il y a d'extraordinaire (j'ai lu un passage en attendant mon tour), c'est que vous situez l'épopée dans les contextes historiques successifs dont vos parents et vous-même avez été les acteurs ou les témoins.
- Nous sommes tous, à des degrés divers, concernés, impliqués, plongés dans le maelström de l'Histoire avec un H majuscule. Et nous sommes aujourd'hui les citoyens d'un pays qui a fondé sa légitimité sur les actes de nos ancêtres. Il ne nous appartient ni de les juger à l'aune des modes et des circonstances contemporaines, ni de les humilier par la négation de leurs sacrifices.
3- Salon du livre de Cambo 2018 - Arnaga
Dans le cadre du couplage des Journées européennes du Patrimoine et des Commémorations nationales Edmond Rostand - 150e anniversaire de la naissance du poète et dramaturge et 100e anniversaire de sa mort -, la ville de Cambo a organisé le premier salon du livre sous l'égide de Mme de Margerie, ancienne conseillère pour les Affaires européennes et auteur d'une biographie d'Edmond Rostand qui fait autorité.
C'est dans les superbes jardins à la française et à l'anglaise que s'est tenue cette édition. Venir dans le sanctuaire de l'auteur de "Cyrano de Bergerac" et de "Chantecler" pour présenter mon ouvrage m'a procuré un bien-être partagé avec le public et une fierté égoïste.
Le matin, présence de visiteurs en majorité intéressés par les livres. Les promeneurs de l'après-midi ont fait le détour par l'immense vélum pour parler avec moi transmission de patrimoine puisque mon récit se veut héritage et se narre legs. J'ai longuement conversé avec plusieurs personnes dont l'intérêt pour mon livre réside dans son côté historique :
- Quelle intéressante remise en place vous faites du rôle des Français au Sahara et de celui de votre grand-père qui est tout de même à l'origine de la création de la future armée du Liban.
- Cela, je ne l'ai appris que très tardivement quand mon père un jour, en 2011, a exhumé deux grands cahiers à la couverture rigide noire : les carnets de campagne de son père écrits à la plume...
- C'est extraordinaire de tenir entre ses mains un tel document historique.
- Absolument et je me suis régalé à les lire et aussi, surtout dans le deuxième carnet, à regarder toute une collection de photos en noir et blanc de tout petit format, aux bords dentelés... Je vois bien celle où, assis sur un rocher, il est en train de remplir son journal de marche et d'opérations. Ou celle qui montre sa 1re compagnie de Chasseurs arpentant les crêtes pour fondre ensuite sur un village tenu par les Druzes.
- Et votre mère comme receveuse des Postes en Sahara... confier un tel travail à une femme dans les années cinquante !
- J'ai toujours connu ma mère travaillant, même lorsque nous sommes revenus à Bayonne. Cela ne l'empêchait pas de tenir la maison, de s'occuper de ma scolarité, de me faire travailler la musique, de sortir et d'être invitée à des soirées avec mon père...

Avec Alexandre de la Cerda
Dialogues divers :
- Ce devoir de mémoire que vous avez entrepris, il faut que moi aussi je le fasse. Il ne me reste plus qu'un oncle et, lui disparu, c'est tout un pan de l'histoire familiale qui va être perdu à jamais.
- Depuis une vingtaine d'années, nos dirigeants, nos élus n'ont de cesse que de parler de repentance. Mais ils omettent délibérément tout ce que les Français et les Européens avec eux - car il y a eu de nombreux Espagnols et Italiens - ont accompli pour faire prospérer le territoire. L'exemple de la Mitidja est symptomatique : d'une plaine majoritairement marécageuse, les colons aidés des Algériens en ont fait un fabuleux verger en plus de la vigne qui en couvrait la moitié.
- Oui, j'ai connu ça. Mon père était dans le génie. Il a participé à la construction de ponts, routes, voies ferrées.
- Mes autres frères et sœurs, ça ne les intéresse pas de savoir d'où l'on vient, ce qu'ont fait les anciens... Il faut dire aussi que notre grand-père n'a jamais voulu parler des tranchées en 14, ni mon père de la guerre d'Algérie où il était appelé... Alors, comment avez-vous fait ?
- Pour résumer, remise par mon père (car il était très ordon-né) de quatre boîtes-archives de documents, de papiers officiels, de cartes d'opérations, de photos privées et de photos militaires, d'extraits d'articles de journaux, puis tri chronologique, compilation thématique, reconstitution après sollicitation de l'aide orale de mon père. Bref, deux ans de travail plus une année d'écriture... pour ce premier volume.
- Vous avez passé plus de vingt ans à l'étranger, vous ne vous êtes pas senti un peu apatride ?
- Non, seulement nomade et héritier de ce nomadisme. Et cela m'a appris à comprendre, à ne rien rejeter et à admettre.
4- Salon du livre de Lempzours
Volontairement limité à 40 auteurs par l'organisatrice Mme Chassein, ce salon est bien ancré dans le Périgord vert.
Lempzours : 150 habitants et déjà la 11e édition autour du livre. A voir la configuration, on aurait pu penser que cette manifestation serait à vocation régionaliste. Mais le parti-pris d'ouverture aux auteurs hors les murs dénote la curiosité et l'oecuménisme qui en font un lieu convivial.
Du lieu au lien , il n'y a qu'une lettre qui change. Lien avec le public fier de l'image donnée par son village et ravi de pouvoir parler avec des "gens simples qui savent écrire et raconter".

En référence à l'oecumé-nisme, je glisse juste quelques mots sur l'église romane du XIIe siècle fondée par les templiers. Son dôme d'origine (encore visible à l'intérieur) a disparu et a été remplacé par une tour carrée dominée par la croix des Templiers.
L'étonnement est toujours grand lorsque je parle du nomadisme familial qui est étroitement lié aux événements historiques vécus. Notamment l'aventure de mon grand-père paternel au Liban en 1926, la campagne de mon père au Fezzan et les combats meurtriers le long de la ligne Morice, dans la région de Soukiès. Et, pour moi, la remontée du fleuve Ogooué au Gabon et la révolution iranienne.
Il ressort des discussions avec les lecteurs un mélange d'incrédulité et de (presque) admiration devant ce récit dont ils ont un des protagonistes et narrateur en face d'eux.
Echanges :
- Avec mon épouse et nos enfants, nous avons fait le tour du monde et ainsi nous avons visité des pays aussi divers que l'Australie, la côte ouest des Etats-Unis, la Colombie britannique et des sites remarquables. Cela a duré huit mois. Mais la vision et les témoignages que vous pouvez donner des pays où vous avez vécu vont au-delà d'un simple périple aussi long fût-il.
- Il est vrai que de telles immersions tiennent lieu de caractéristique familiale. Et cela a dû contribuer à mes comportements ultérieurs : curiosité, choix de vie, entourage.
- Vous avez dû faire un gros travail pour arriver à raconter tout ça, votre père, votre grand-père, leur vie... Mais c'est romancé, non ?
- Du temps ? entre réunir et trier les photos, les situer chronologiquement (car beaucoup ne sont pas formelle-ment datées), reporter les propos recueillis du vivant de mon père et écrire, cela m'a pris 3 ans. Tout ce que je raconte est vrai, mais je le rends accessible et vivant. Il s'agit d'intéresser le lecteur, qu'il ne s'ennuie pas avec les histoires d'une famille qu'il ne connaît pas.
- Je vais m'en assurer. En tout cas, votre livre sert aussi à comprendre l'influence de certains événements historiques.
[Des personnes n'ont pas souhaité apparaître sur un site à usage public. Aussi, afin de respecter leur choix et de néanmoins les associer anonymement, je figure seul dans un face-à-face virtuel]. Peut-être un jour ce seront des hologrammes qui se déplaceront sur les salons et dédicaceront des tablettes !
En attendant, les relations in situ ont été fabuleuses, qu'elles fussent avec les lecteurs et lectrices ou avec les autres écrivains/vaines.
Je salue l'énorme travail et l'engagement des bénévoles, présents de l'aube au soir (tardif) afin d'entourer et de guider les auteurs, d'accueillir et d'assister les invités de marque et les visiteurs dans la journée.


Ce samedi après-midi, faut-il voir dans l'affichage du thermomètre à 38° C une sorte de complicité climatique avec les lieux de mon livre - Sahara, Afrique noire, Liban - et dans la pure lumière de la rue sa diffusion éclairante ?
Les clients locaux et de passage étaient au rendez-vous. Et là, une question me vient à l'esprit : était-ce pour l'ambiance climatisée de la librairie ? Je joue mon joker.
En fait, j'ai pu échanger avec des personnes érudites qui ont été curieuses, intriguées, captivées par le récit imagé des pérégrinations familiales.
Dialogues divers :
- Le titre nous a intrigués... c'est ce qui nous attire, et peut-être plus, on verra...
- En fait, je ne suis jamais allé à Corinthe. J'ai pris à mon compte en la détournant la sentence d'Erasme, vous savez l'auteur de l'Eloge de la folie... Il avait remis au goût du jour l'adage des Grecs qui était "Il n'est pas permis à tout le monde d'aller à Corinthe". En effet, dans l'Antiquité, l'accès au port de Corinthe était réputé périlleux et très difficile. Seuls les plus adroits ou aguerris y arrivaient. En prônant l'inverse de ce dicton, j'estime que j'ai réussi ce que j'ai entrepris.
- Un peu comme avait dit Plutarque : "Il n'y a pas de honte à ne pouvoir tout faire mais promettre plus qu'on ne peut est honteux".
- Moi qui ai lu en quelque sorte le résumé en 4e de couverture, j'ai trouvé l'expression de la tolérance et la part dont vous vous sentez redevable envers vos aïeuls.
- Oui. Les souvenirs sont la pertinence de la mémoire et la mémoire répond aux questions simples : que s'est-il passé ? comment ? pourquoi ? et moi, qu'ai-je accompli ?
- Mais il faut posséder une sacrée mémoire ! Comment avez-vous fait pour arriver à rassembler autant de souvenirs et d'anecdotes surtout relatives à votre père qui était méhariste au Sahara ?
- Pour ma part, les événements ont imposé les situations et provoqué les opportunités. Et tout cela est passé par le filtre de l'affectivité, du doute et de la classification des faits. S'agissant de mon père, j'ai pu l'inciter à parler pour qu'il décrive les années que lui et ma mère avaient vécues. Il a pu ainsi combler les trous que j'avais dans la chronologie des événements, compléter leur survenance et les circonstances...
- Mais ce qu'il y a d'extraordinaire (j'ai lu un passage en attendant mon tour), c'est que vous situez l'épopée dans les contextes historiques successifs dont vos parents et vous-même avez été les acteurs ou les témoins.
- Nous sommes tous, à des degrés divers, concernés, impliqués, plongés dans le maelström de l'Histoire avec un H majuscule. Et nous sommes aujourd'hui les citoyens d'un pays qui a fondé sa légitimité sur les actes de nos ancêtres. Il ne nous appartient ni de les juger à l'aune des modes et des circonstances contemporaines, ni de les humilier par la négation de leurs sacrifices.
3- Salon du livre de Cambo 2018 - Arnaga
Le matin, présence de visiteurs en majorité intéressés par les livres. Les promeneurs de l'après-midi ont fait le détour par l'immense vélum pour parler avec moi transmission de patrimoine puisque mon récit se veut héritage et se narre legs. J'ai longuement conversé avec plusieurs personnes dont l'intérêt pour mon livre réside dans son côté historique :
- Quelle intéressante remise en place vous faites du rôle des Français au Sahara et de celui de votre grand-père qui est tout de même à l'origine de la création de la future armée du Liban.
- Cela, je ne l'ai appris que très tardivement quand mon père un jour, en 2011, a exhumé deux grands cahiers à la couverture rigide noire : les carnets de campagne de son père écrits à la plume...
- C'est extraordinaire de tenir entre ses mains un tel document historique.
- Absolument et je me suis régalé à les lire et aussi, surtout dans le deuxième carnet, à regarder toute une collection de photos en noir et blanc de tout petit format, aux bords dentelés... Je vois bien celle où, assis sur un rocher, il est en train de remplir son journal de marche et d'opérations. Ou celle qui montre sa 1re compagnie de Chasseurs arpentant les crêtes pour fondre ensuite sur un village tenu par les Druzes.
- Et votre mère comme receveuse des Postes en Sahara... confier un tel travail à une femme dans les années cinquante !
- J'ai toujours connu ma mère travaillant, même lorsque nous sommes revenus à Bayonne. Cela ne l'empêchait pas de tenir la maison, de s'occuper de ma scolarité, de me faire travailler la musique, de sortir et d'être invitée à des soirées avec mon père...
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Avec Alexandre de la Cerda |
- Ce devoir de mémoire que vous avez entrepris, il faut que moi aussi je le fasse. Il ne me reste plus qu'un oncle et, lui disparu, c'est tout un pan de l'histoire familiale qui va être perdu à jamais.
- Depuis une vingtaine d'années, nos dirigeants, nos élus n'ont de cesse que de parler de repentance. Mais ils omettent délibérément tout ce que les Français et les Européens avec eux - car il y a eu de nombreux Espagnols et Italiens - ont accompli pour faire prospérer le territoire. L'exemple de la Mitidja est symptomatique : d'une plaine majoritairement marécageuse, les colons aidés des Algériens en ont fait un fabuleux verger en plus de la vigne qui en couvrait la moitié.

- Mes autres frères et sœurs, ça ne les intéresse pas de savoir d'où l'on vient, ce qu'ont fait les anciens... Il faut dire aussi que notre grand-père n'a jamais voulu parler des tranchées en 14, ni mon père de la guerre d'Algérie où il était appelé... Alors, comment avez-vous fait ?
- Pour résumer, remise par mon père (car il était très ordon-né) de quatre boîtes-archives de documents, de papiers officiels, de cartes d'opérations, de photos privées et de photos militaires, d'extraits d'articles de journaux, puis tri chronologique, compilation thématique, reconstitution après sollicitation de l'aide orale de mon père. Bref, deux ans de travail plus une année d'écriture... pour ce premier volume.
- Vous avez passé plus de vingt ans à l'étranger, vous ne vous êtes pas senti un peu apatride ?
- Non, seulement nomade et héritier de ce nomadisme. Et cela m'a appris à comprendre, à ne rien rejeter et à admettre.
4- Salon du livre de Lempzours
Volontairement limité à 40 auteurs par l'organisatrice Mme Chassein, ce salon est bien ancré dans le Périgord vert.Lempzours : 150 habitants et déjà la 11e édition autour du livre. A voir la configuration, on aurait pu penser que cette manifestation serait à vocation régionaliste. Mais le parti-pris d'ouverture aux auteurs hors les murs dénote la curiosité et l'oecuménisme qui en font un lieu convivial.
Du lieu au lien , il n'y a qu'une lettre qui change. Lien avec le public fier de l'image donnée par son village et ravi de pouvoir parler avec des "gens simples qui savent écrire et raconter".
L'étonnement est toujours grand lorsque je parle du nomadisme familial qui est étroitement lié aux événements historiques vécus. Notamment l'aventure de mon grand-père paternel au Liban en 1926,
Il ressort des discussions avec les lecteurs un mélange d'incrédulité et de (presque) admiration devant ce récit dont ils ont un des protagonistes et narrateur en face d'eux.
Echanges :
- Avec mon épouse et nos enfants, nous avons fait le tour du monde et ainsi nous avons visité des pays aussi divers que l'Australie, la côte ouest des Etats-Unis, la Colombie britannique et des sites remarquables. Cela a duré huit mois. Mais la vision et les témoignages que vous pouvez donner des pays où vous avez vécu vont au-delà d'un simple périple aussi long fût-il.
- Il est vrai que de telles immersions tiennent lieu de caractéristique familiale. Et cela a dû contribuer à mes comportements ultérieurs : curiosité, choix de vie, entourage.
- Vous avez dû faire un gros travail pour arriver à raconter tout ça, votre père, votre grand-père, leur vie... Mais c'est romancé, non ?

- Je vais m'en assurer. En tout cas, votre livre sert aussi à comprendre l'influence de certains événements historiques.
[Des personnes n'ont pas souhaité apparaître sur un site à usage public. Aussi, afin de respecter leur choix et de néanmoins les associer anonymement, je figure seul dans un face-à-face virtuel]. Peut-être un jour ce seront des hologrammes qui se déplaceront sur les salons et dédicaceront des tablettes !
En attendant, les relations in situ ont été fabuleuses, qu'elles fussent avec les lecteurs et lectrices ou avec les autres écrivains/vaines.
Je salue l'énorme travail et l'engagement des bénévoles, présents de l'aube au soir (tardif) afin d'entourer et de guider les auteurs, d'accueillir et d'assister les invités de marque et les visiteurs dans la journée.
5- La Nuit de la lecture - Bayonne
La Nuit de la lecture est un événement mondial et elle requiert les bibliothèques, les librairies, les maisons d'édition, les auteurs pour accueillir toutes celles et ceux qui ont l'envie de lire et de partager la lecture.
Ce samedi 19 janvier 2019, la médiathèque de la ville de Bayonne convie cinq auteurs locaux pour créer l'échange autour d'ouvra-ges qui ne bénéficient pas du circuit habituel des librairies. Il est vrai que la production des maisons d'édition "classiques" accapare les libraires, tant en volume(s) qu'en gestion des ventes.
L'initiative d'Isabelle Blin, conservatrice, mise en oeuvre par Adrien Charbeau, est donc remarquable et louable. La démarche inter-active qui est proposée me convient : atteindre et rencontrer un large public, essayer de le saisir dans son ensemble et de l'interpeller dans sa singularité, faire appel à l'instant et au vécu. La réaction enthousiaste et chaleureuse de l'auditoire attentif envers ce face-à-face dynamique montre que le concept est attrayant.
Partant de cette phrase d'Anatole France "Une autobiographie ne doit rien à la mode, on n'y cherche que la vérité humaine", j'ai pu captiver l'assistance avec la lecture de passages signifiants pour lui, des clichés inédits de la vie d'une famille nomade attachée à sa ville natale de Bayonne et qui a participé activement aux événements historiques du XXe siècle : les première et deuxième guerres mondiales, les campagnes du Liban et la création de l'armée libanaise, les événements d'Algérie, le voyage prémonitoire de De Gaulle au Sahara, le retour de Khomeiny en Iran, les soubresauts révolutionnaires au Guatemala, les convulsions popu-laires au Nigeria...

Dans les 20 minutes qui me sont imparties, je projette des planches ciblées sur notre vie quotidienne à Ouargla dans les années 50, les missions de mon père à travers le grand erg oriental, les attentes parfois fébriles de ma mère que la responsabilité du bureau de poste occupe au-delà du raisonnable, le Journal de campagne de mon grand-père au Liban en 1926.
Question :
- La lecture de votre livre m'a à la fois passionnée et bouleversée. Votre vie aventureuse avec vos parents et ensuite votre vie professionnelle montrent que la narration d'une saga familiale relève d'un exercice altruiste et introspectif. Dans cette sorte d'état d'esprit, comment concevez-vous l'écriture ?
- Cette écriture a été une délivrance. Car, en amont, il y a eu mes interrogations et mes doutes, les intrusions et les reculs. Et aussi les vides, les omissions, les hésitations dans les récits de mon père.
Question :
- Moi aussi, j'ai lu votre livre et j'ai ressenti un énorme plaisir. Je retrouve bien, avec vos illustrations, les descriptions des lieux et des atmosphères. Les personnages sont uniquement perçus par leur caractère et leurs actes, c'est ce qui fait du récit un tableau vivant et familier. Vous vous êtes arrêté en 1987. Y a-t-il une suite prévue ?
- Oui, et je peux annoncer d'ores et déjà que le deuxième tome est chez l'éditeur. Sa parution devrait se situer dans le courant du deuxième trimestre.
Commentaire de fin : "Ce qui ressort de mon livre, c'est la
vie de personnes ordinaires qui évoluent dans l'histoire et y apportent leur contribution : mon grand-père paternel blessé et gazé en 14-18 puis créant la 1re compagnie de Chasseur libanais ; mon père engagé dans le Corps franc Pommiès (39-45) puis méhariste au Sahara ; mon grand-oncle qui a fait la guerre d'Indo-chine, évadé des prisons viêt-minh. En tant que dénominateur commun de cette saga, j'ai continué avec mon parcours.
Mon écriture vise à intéresser les lectrices et les lecteurs, c'est-à-dire vous, indépendamment de la connaissance de ma famille".
J'ai suggéré aux organisateurs d'associer les libraires de Bayonne, puisque cette Nuit de la lecture est un événement qui les concerne, avec un focus sur les auteurs présentés en disposant dans leur vitrine l'ouvrage d'un ou d'une des invité(e)s dans le cadre d'une semaine qui pourrait être identifiée sous le thème : "CONFLUENCE REGIONALE DES ECRITS".
Ce samedi 19 janvier 2019, la médiathèque de la ville de Bayonne convie cinq auteurs locaux pour créer l'échange autour d'ouvra-ges qui ne bénéficient pas du circuit habituel des librairies. Il est vrai que la production des maisons d'édition "classiques" accapare les libraires, tant en volume(s) qu'en gestion des ventes.
L'initiative d'Isabelle Blin, conservatrice, mise en oeuvre par Adrien Charbeau, est donc remarquable et louable. La démarche inter-active qui est proposée me convient : atteindre et rencontrer un large public, essayer de le saisir dans son ensemble et de l'interpeller dans sa singularité, faire appel à l'instant et au vécu. La réaction enthousiaste et chaleureuse de l'auditoire attentif envers ce face-à-face dynamique montre que le concept est attrayant.

Question :
- La lecture de votre livre m'a à la fois passionnée et bouleversée. Votre vie aventureuse avec vos parents et ensuite votre vie professionnelle montrent que la narration d'une saga familiale relève d'un exercice altruiste et introspectif. Dans cette sorte d'état d'esprit, comment concevez-vous l'écriture ?
Question :
- Moi aussi, j'ai lu votre livre et j'ai ressenti un énorme plaisir. Je retrouve bien, avec vos illustrations, les descriptions des lieux et des atmosphères. Les personnages sont uniquement perçus par leur caractère et leurs actes, c'est ce qui fait du récit un tableau vivant et familier. Vous vous êtes arrêté en 1987. Y a-t-il une suite prévue ?
- Oui, et je peux annoncer d'ores et déjà que le deuxième tome est chez l'éditeur. Sa parution devrait se situer dans le courant du deuxième trimestre.
Commentaire de fin : "Ce qui ressort de mon livre, c'est la
vie de personnes ordinaires qui évoluent dans l'histoire et y apportent leur contribution : mon grand-père paternel blessé et gazé en 14-18 puis créant la 1re compagnie de Chasseur libanais ; mon père engagé dans le Corps franc Pommiès (39-45) puis méhariste au Sahara ; mon grand-oncle qui a fait la guerre d'Indo-chine, évadé des prisons viêt-minh. En tant que dénominateur commun de cette saga, j'ai continué avec mon parcours.
Mon écriture vise à intéresser les lectrices et les lecteurs, c'est-à-dire vous, indépendamment de la connaissance de ma famille".
J'ai suggéré aux organisateurs d'associer les libraires de Bayonne, puisque cette Nuit de la lecture est un événement qui les concerne, avec un focus sur les auteurs présentés en disposant dans leur vitrine l'ouvrage d'un ou d'une des invité(e)s dans le cadre d'une semaine qui pourrait être identifiée sous le thème : "CONFLUENCE REGIONALE DES ECRITS".
6- Salon du livre de Navarrenx
Les remparts érigés sous le règne d'Henri II de Navarre (grand-père d'Henri IV), qui font de Navarrenx, bien avant les constructions de Vauban, la première ville bastionnée du Royaume de France, accueillent libraires, maisons d'édition locales, auteurs, associations et visiteurs pour deux journées placées sous l'égide de l'Association Terres de Livres.
L'entrée par la porte Saint-Antoine me rappelle que cette ville est une étape sur le chemin de Saint Jacques de Compos-telle, sur la voie du Puy. Ce sont environ 60 participants qui animent les trois vastes halls de la mairie, devenue pour 48 heures la maison du peuple qui découvre, écoute, lit. Dehors, sur la place, se tient parallèlement la Foire agricole qui expose des machines et des tracteurs anciens. Et il y aura un échange incessant de public entre ces deux mondes qu'unit aujourd'hui le radical "culture".
C'est avec grand plaisir que je retrouve mes amis Arminda Fernandes et Gilles Gourgousse avec lesquels nous formons le trio d'écrivains itinérants de la Côte basque. Et nous battons sérieusement en brèche cette phrase pourtant tellement authentique de Maurice Chaplan : "un écrivain ne lit pas ses confrères, il les surveille".
Nous échangeons sur les attitudes parfois un peu déroutantes de certains chalands : tantôt distants ou méfiants envers ces auteurs qui leur ressemblent, tantôt exaltés ou déçus par la dernière œuvre d'Untel - qui a eu un prix - et qui nous demandent notre avis. Mais ils sont heureusement compensés par les curieux, les fouineurs, les avides de lecture.
Est associée à cet événement la troisième édition des Prix des Remparts avec une "remarquable qualité des œuvres soumises au jury" ainsi que l'a déclaré Jean Sarziat dans son compte rendu. C'est Pierre Lecrique qui a officié devant une assistance record.
Les 3 lauréats : Chrystom, premier prix, entouré de Philippe
Saubadine (à g.) et de Thierry Fournet (à d.) classés à égalité pour le 2e Prix. (crédits photos : Jean Sarziat)
Mes mots de remerciements : "je suis à la fois ravi et surpris de voir mon livre ainsi distingué. Surpris car je ne pensais pas que ma saga familiale bénéficierait d'une telle reconnaissance en dehors de mes
proches, de mes amis et de celles et ceux qui me connaissent. Ravi bien sûr parce que je sais que le jury a été séduit par une écriture ample et claire, ainsi que par le contexte historique dont l'envergure et la proximité rendent les personnages véraces". Grâce à ce focus sur mon livre, des lecteurs se sont manifestés, désormais davantage intéressés par un contenu qu'ils ne soupçonnaient pas.
La saga continue. J'ai pu annoncer la parution du tome 2 - LA MARCHE HAUTE - au début du deuxième trimestre 2019. En voici le topo :
"De Paris où il est immergé dans le milieu opérationnel, Ph. Saubadine est muté en Angola, pays toujours secoué par la guerre civile. Rappelé en France pour participer à la réforme en profondeur de la Branche amont du Groupe Elf Aquitaine, il est au cœur d'un conflit social extrêmement violent qui se clôt par la mainmise de Total sur Elf. L'expérience africaine se poursuit au Gabon, puis au Nigeria où le Groupe l'envoie pour gréer les énormes projets pétroliers et gaziers pour les vingt futures années, enfin au Cameroun dans un contexte politique mouvementé. Ce deuxième tome relate l'épopée contemporaine d'une famille prise dans les événements du XXe siècle caractérisé par l'effondrement du bloc communiste, la résurgence des nationalismes, le regain du fait religieux, l'expansion des communautarismes et les profondes mutations technologiques".
L'entrée par la porte Saint-Antoine me rappelle que cette ville est une étape sur le chemin de Saint Jacques de Compos-telle, sur la voie du Puy. Ce sont environ 60 participants qui animent les trois vastes halls de la mairie, devenue pour 48 heures la maison du peuple qui découvre, écoute, lit. Dehors, sur la place, se tient parallèlement la Foire agricole qui expose des machines et des tracteurs anciens. Et il y aura un échange incessant de public entre ces deux mondes qu'unit aujourd'hui le radical "culture".
C'est avec grand plaisir que je retrouve mes amis Arminda Fernandes et Gilles Gourgousse avec lesquels nous formons le trio d'écrivains itinérants de la Côte basque. Et nous battons sérieusement en brèche cette phrase pourtant tellement authentique de Maurice Chaplan : "un écrivain ne lit pas ses confrères, il les surveille".
Nous échangeons sur les attitudes parfois un peu déroutantes de certains chalands : tantôt distants ou méfiants envers ces auteurs qui leur ressemblent, tantôt exaltés ou déçus par la dernière œuvre d'Untel - qui a eu un prix - et qui nous demandent notre avis. Mais ils sont heureusement compensés par les curieux, les fouineurs, les avides de lecture.
Est associée à cet événement la troisième édition des Prix des Remparts avec une "remarquable qualité des œuvres soumises au jury" ainsi que l'a déclaré Jean Sarziat dans son compte rendu. C'est Pierre Lecrique qui a officié devant une assistance record.
Les 3 lauréats : Chrystom, premier prix, entouré de Philippe Saubadine (à g.) et de Thierry Fournet (à d.) classés à égalité pour le 2e Prix. (crédits photos : Jean Sarziat)
Mes mots de remerciements : "je suis à la fois ravi et surpris de voir mon livre ainsi distingué. Surpris car je ne pensais pas que ma saga familiale bénéficierait d'une telle reconnaissance en dehors de mes
proches, de mes amis et de celles et ceux qui me connaissent. Ravi bien sûr parce que je sais que le jury a été séduit par une écriture ample et claire, ainsi que par le contexte historique dont l'envergure et la proximité rendent les personnages véraces". Grâce à ce focus sur mon livre, des lecteurs se sont manifestés, désormais davantage intéressés par un contenu qu'ils ne soupçonnaient pas.

7- Biltzar des écrivains du Pays basque - Sare - lundi de Pâques
7- Biltzar des écrivains du Pays basque - Sare - lundi de Pâques
Le Biltzar (en français : rassemblement) des écrivains du Pays basque est une véritable institution initiée en 1984 par Jean-Michel Garat. Ce sont 150 auteurs, éditeurs, revuistes qui viennent à la rencontre d'un public phénoménal tant par sa fidélité que par sa diversité. Le choix du lundi de Pâques est rien moins qu'anodin dans cette manifestation qui se veut résurgence de la lumière et partage œcuménique de la création littéraire et de la lecture.
L'affiche de cette 36e édition est symbolique de l'émotion et de l'amitié qui entourent ce rassemblement : elle est l'oeuvre du dessinateur et dialoguiste Patrice Rouleau décédé le 22 février dernier.
Dès onze heures, le public se répand en masse dans les travées. Ma première "cliente" est gréco-basque et le titre de mon premier livre qui fait référence à Corinthe suscite sa curiosité :
- Je comprends que vous n'êtes pas allé à Corinthe et que ce titre se veut révélateur de votre parcours. En fait, il y a toujours eu deux sortes de Basques : ceux qui s'expatrient et ceux qui s'enracinent.
- Oui... mais je pense que les générations après les années 1980 recherchent la stabilité et la sécurité au pays, et semblent effrayées par les contraintes géographiques et familiales des séjours durables à l'étranger.
- En tout cas, vous avez vécu pleinement !
Une autre personne a résidé plusieurs années au Gabon. Notre conversation évoque les fortes traditions locales : la cérémonie du bwiti durant laquelle le futur initié atteint le paroxysme de l'esprit par l'ingestion de l'iboga ; la veillée funèbre du défunt, qui dure cinq jours, pendant laquelle la veuve peut être cloîtrée dans un état de dénuement extrême, voire battue :
- Vous savez bien qu'au Gabon, on ne meurt pas, on est tué. Et il faut toujours désigner le coupable.
- J'en parle dans le tome 2 car j'ai assisté à ce genre de veillée. Mais là, l'épouse éplorée était admise à recevoir les condoléances et les pleurs en présence des oncles et frères du mort... et on ne doit jamais venir les mains vides au village.
- Qu'aviez-vous apporté ?
- La classique caisse de Régab.
- Vous vous souvenez ? J'étais venue l'année dernière et je vous avais acheté votre livre à l'issue de l'entretien que vous aviez eu à l'espace-rencontres.
- Voici la suite, elle vient tout juste d'être éditée. Je continue la saga familiale sur la période 1988-2008 : l'Angola en fin de guerre, le Nigeria et les actes de banditisme, la Cameroun et les émeutes.
- Vous y étiez avec votre famille ?
- Ma femme a été immergée en pleine guerre civile en Angola, elle qui n'avait jamais quitté le quartier St Esprit à Bayonne. Le directeur RH du Groupe m'avait dit : "si ton épouse se fait à ces condi-tions, tu pourras l'emmener partout". Il savait de quoi il parlait puisqu'il y avait séjourné en famille quelques années auparavant.
- Je vois que vous vous êtes trouvé en pleine guerre - d'un autre genre - entre Elf et Total. Comment ou pourquoi avez-vous été concerné ?
- C'est un peu long à dire comme ça. Il se trouve que j'ai été rappelé en France avant ma fin d'affectation, en réalité j'ai appris la nouvelle en descendant de l'avion qui nous ramenait à Luanda, ma femme et moi, au retour de vacan-ces en Afrique du sud... Mais je vous laisse découvrir cet épisode majeur, en termes de fusion inamicale pour le Groupe et, pour moi, de mission à haut risque dans un contexte de grève très dure et une ambiance d'intimida-tion et de violence physique.
Et premier salon du livre pour K avec son recueil de nouvelles dystopiques en corrélation avec son jeu en ligne. Le succès a été au rendez-vous.
Il est le concepteur et le réalisateur de la couverture de mes
deux volumes.
Fin de la journée, échange avec Gilles Gourgousse et Arminda Fernandes Andiazabal.

8- Les Belles pages - Guéthary
L'affiche de cette 36e édition est symbolique de l'émotion et de l'amitié qui entourent ce rassemblement : elle est l'oeuvre du dessinateur et dialoguiste Patrice Rouleau décédé le 22 février dernier.
Dès onze heures, le public se répand en masse dans les travées. Ma première "cliente" est gréco-basque et le titre de mon premier livre qui fait référence à Corinthe suscite sa curiosité :
- Je comprends que vous n'êtes pas allé à Corinthe et que ce titre se veut révélateur de votre parcours. En fait, il y a toujours eu deux sortes de Basques : ceux qui s'expatrient et ceux qui s'enracinent.
- Oui... mais je pense que les générations après les années 1980 recherchent la stabilité et la sécurité au pays, et semblent effrayées par les contraintes géographiques et familiales des séjours durables à l'étranger.
- En tout cas, vous avez vécu pleinement !

- Vous savez bien qu'au Gabon, on ne meurt pas, on est tué. Et il faut toujours désigner le coupable.
- J'en parle dans le tome 2 car j'ai assisté à ce genre de veillée. Mais là, l'épouse éplorée était admise à recevoir les condoléances et les pleurs en présence des oncles et frères du mort... et on ne doit jamais venir les mains vides au village.
- Qu'aviez-vous apporté ?
- La classique caisse de Régab.
- Vous vous souvenez ? J'étais venue l'année dernière et je vous avais acheté votre livre à l'issue de l'entretien que vous aviez eu à l'espace-rencontres.
- Voici la suite, elle vient tout juste d'être éditée. Je continue la saga familiale sur la période 1988-2008 : l'Angola en fin de guerre, le Nigeria et les actes de banditisme, la Cameroun et les émeutes.
- Vous y étiez avec votre famille ?
- Ma femme a été immergée en pleine guerre civile en Angola, elle qui n'avait jamais quitté le quartier St Esprit à Bayonne. Le directeur RH du Groupe m'avait dit : "si ton épouse se fait à ces condi-tions, tu pourras l'emmener partout". Il savait de quoi il parlait puisqu'il y avait séjourné en famille quelques années auparavant.
- Je vois que vous vous êtes trouvé en pleine guerre - d'un autre genre - entre Elf et Total. Comment ou pourquoi avez-vous été concerné ?
- C'est un peu long à dire comme ça. Il se trouve que j'ai été rappelé en France avant ma fin d'affectation, en réalité j'ai appris la nouvelle en descendant de l'avion qui nous ramenait à Luanda, ma femme et moi, au retour de vacan-ces en Afrique du sud... Mais je vous laisse découvrir cet épisode majeur, en termes de fusion inamicale pour le Groupe et, pour moi, de mission à haut risque dans un contexte de grève très dure et une ambiance d'intimida-tion et de violence physique.
Et premier salon du livre pour K avec son recueil de nouvelles dystopiques en corrélation avec son jeu en ligne. Le succès a été au rendez-vous.
Il est le concepteur et le réalisateur de la couverture de mes
deux volumes.

La 4e édition des Belles pages qui se tient dans le village portuaire de la Côte basque a mis l'accent sur la qualité resserrée avec trente neuf auteurs retenus pour ce qui devient désormais "l'événement-phare" des mois de juin.
Dès 10 heures, les visiteurs se pressent dans le périmètre circonscrit au vélum installé sur la place du fronton et à la salle de réunion du conseil de la mairie pour les conférences.
S'agissant de livres sortis en 2009, je suis en mesure de présenter LA MARCHE HAUTE, suite de
IL M'A ETE DONNE D'ALLER A CORINTHE. A peine installé à l'emplacement dédié, j'ai la chance de discuter avec un professeur d'origine grecque dont l'intention est d'offrir mes livres... à son petit-fils âgé de huit ans :
- C'est pour lui donner le goût de la lecture. Il arrive à un âge qui mérite son attention pour la lecture et la littérature.
- Je suis flatté que vous lui donniez mes ouvrages en référence. Je prends cela comme un compliment et un honneur.
Une file se forme devant ma table, chaque personne profitant des questions et des commentaires des autres (extraits) :
- Vous parlez d'événements que j'ai moi-même vécus alors que j'étais toute jeune dans l'Oranais avec mes parents. Mon père était instituteur et l'attaque du bus dans lequel se trouvait justement ce couple d'instituteurs dont l'homme a été tué sous les yeux de sa femme les avait bouleversés. Avec ma mère d'ailleurs, nous étions aussitôt rentrées en métropole.

- Je reconnais bien les portes du Sud, j'ai traversé le grand Erg oriental. Mais j'y suis allée bien après votre séjour.
- J'aime bien ce que vous me racontez à propos de la quête de votre identité, suite à votre rencontre en Colombie avec un descendant d'une famille basque.
- Si je comprends bien, vous avez hérité de l'esprit nomade familial. Il est triste que vous n'ayez pas connu votre grand-père qui a vécu au Liban... D'avoir ainsi dans les mains son journal de campagne a dû être extraordinaire.
- D'après votre titre, vous dites que vous n'avez pas échoué. Qu'est-ce que vous voulez dire ?
- Cet adage d'Erasme "il n'est pas permis à tout le monde d'aller à Corinthe" que j'utilise à l'inverse intrigue. A l'époque des Grecs anciens, il était connu que nombre de capi-taines échouaient leur navire sur les dangereux écueils à l'entré du port de Corinthe. Retourner la phrase signifie que j'ai tenté, saisi les opportu-nités et in fine que je n'ai pas échoué.
L'après-midi se clôt avec la visite d'un copain de lycée que je retrouve à cette occasion... quelque cinquante ans après !
9- fête du livre - La Bastide-Clairence

S'agissant de livres sortis en 2009, je suis en mesure de présenter LA MARCHE HAUTE, suite de
IL M'A ETE DONNE D'ALLER A CORINTHE. A peine installé à l'emplacement dédié, j'ai la chance de discuter avec un professeur d'origine grecque dont l'intention est d'offrir mes livres... à son petit-fils âgé de huit ans :

- Je suis flatté que vous lui donniez mes ouvrages en référence. Je prends cela comme un compliment et un honneur.
Une file se forme devant ma table, chaque personne profitant des questions et des commentaires des autres (extraits) :
- Vous parlez d'événements que j'ai moi-même vécus alors que j'étais toute jeune dans l'Oranais avec mes parents. Mon père était instituteur et l'attaque du bus dans lequel se trouvait justement ce couple d'instituteurs dont l'homme a été tué sous les yeux de sa femme les avait bouleversés. Avec ma mère d'ailleurs, nous étions aussitôt rentrées en métropole.


- J'aime bien ce que vous me racontez à propos de la quête de votre identité, suite à votre rencontre en Colombie avec un descendant d'une famille basque.
- Si je comprends bien, vous avez hérité de l'esprit nomade familial. Il est triste que vous n'ayez pas connu votre grand-père qui a vécu au Liban... D'avoir ainsi dans les mains son journal de campagne a dû être extraordinaire.


L'après-midi se clôt avec la visite d'un copain de lycée que je retrouve à cette occasion... quelque cinquante ans après !
9- fête du livre - La Bastide-Clairence
Le lendemain dimanche, direction La Bastide-Clairence, classé parmi les plus beaux villages de France, pour la 13e fête du livre. Trente-trois exposants sont présents : auteurs, éditeurs, revuistes, artisans du livre.
Nous sommes installés sous les profondes arcades qui procurent une fraîcheur bienvenue en cette journée bien ensoleillée et très chaude. Si le nombre de visiteurs est proportionnel aux degrés du thermomètre, nous allons avoir du travail.
Quelques touristes primo-accédants aux vacances d'été viennent s'enquérir de cette manifestation qui leur paraît très conviviale.
N'ayant pas ma reporter-photographe préférée (i.e. mon épouse), je ne dispose que d'un seul cliché, d'ailleurs - et fort heureusement - pris par une des organisatrices.
Je suis en train d'expliquer à mon interlocutrice que mon "pavé" de 790 pages, uniquement pourle tome 1, équivaut aux écrits du prolixe Ken Follet, à la fois pour l'aspect historique et la narration d'épopées familiales. Sa réaction m'interpelle :
- Vous savez, je me méfie des livres épais que, après ma lecture, j'allégerais d'une bonne centaine de pages...
- Vrai aussi pour moi. Dans mes lectures, il y a des passages entiers dont la valeur ajoutée n'est pas probante : on a l'impression que l'auteur veut à tout prix placer des connaissances particulières, nous emporter dans des digressions hors sujet. Mais ce que je puis vous assurer, c'est que j'ai écrit mon livre avec cette intention constamment en tête : ne pas égarer, ne pas lasser, ne pas rebuter.
Nous sommes installés sous les profondes arcades qui procurent une fraîcheur bienvenue en cette journée bien ensoleillée et très chaude. Si le nombre de visiteurs est proportionnel aux degrés du thermomètre, nous allons avoir du travail.
Quelques touristes primo-accédants aux vacances d'été viennent s'enquérir de cette manifestation qui leur paraît très conviviale.
N'ayant pas ma reporter-photographe préférée (i.e. mon épouse), je ne dispose que d'un seul cliché, d'ailleurs - et fort heureusement - pris par une des organisatrices.
Je suis en train d'expliquer à mon interlocutrice que mon "pavé" de 790 pages, uniquement pour
- Vous savez, je me méfie des livres épais que, après ma lecture, j'allégerais d'une bonne centaine de pages...
- Vrai aussi pour moi. Dans mes lectures, il y a des passages entiers dont la valeur ajoutée n'est pas probante : on a l'impression que l'auteur veut à tout prix placer des connaissances particulières, nous emporter dans des digressions hors sujet. Mais ce que je puis vous assurer, c'est que j'ai écrit mon livre avec cette intention constamment en tête : ne pas égarer, ne pas lasser, ne pas rebuter.
10- Rencontre-dédicace à la librairie L'Alinéa à Bayonne
Grâce à l'écoute et à l'engagement de Bénédicte Gelly, je prends place à la librairie L'Alinéa dans le quartier historique du grand Bayonne. Elle se situe rue d'Espagne qui s'est appelée successi-vement rue des Tendes pour partie et Mayou pour l'autre au XIIIe siècle, rue de la République après la révolution, puis rue Mayou en entier et définiti-vement rue d'Espagne au XIXe siècle.

Un premier couple s'arrête, attiré par la couverture saharienne puis par le titre dont la présence de la ville grecque de Corinthe
ne cadre pas avec leur vision du Sahara. Cela me donne l'occasion d'expliquer que, contrairement aux navigateurs de l'époque qui, pris par les remous à l'entrée du port, précipi-taient leur navire sur les écueils et s'échouaient, moi j'estimais ne pas avoir échoué. Puis j'enchaîne sur le pourquoi du livre : j'ai reçu un héritage familial et je constitue un legs.
- Je me suis livré à un travail de remémoration, de compilation et de cohésion. Tous les clichés étaient entassés dans des boîtes recyclées de chocolat ou de biscuits : prise de Berlin, état-major allié, défilé du 49e RI de Bayonne après la libération de Berlin, peloton de méharistes à Ouargla, campagne du Fezzan, poursuite des partis rezzous, relevés topographiques, surveillance de la frontière algéro-libyenne, mission à Tamanrasset, combats le long de la ligne Morice...
Mes interlocuteurs sont sidérés par de tels témoignages car, même s'ils ont entendu des récits de la guerre d'Algérie, leur imaginaire est frappé :
- Mon grand-père a servi dans les zouaves et mon oncle appartenait à la Légion et ce n'est que très tard que j'ai pu entendre certains récits, en dehors d'anecdotes faites pour dédramatiser la situation. Mais ce que vous écrivez là est fabuleux, c'est une véritable transmission de mémoire. Je me rends compte que beaucoup de jeunes générations peinent à comprendre les faits quand elles ne les rejettent pas.
- C'est bien pour cela, pour que personne ne puisse déformer la vérité une fois les témoins disparus, que j'ai entrepris cette confession.
D'autres personnes échangent à partir de leurs expérience et vécu. Elles me disent que j'aurai les retours de lecture (je distribue les marque-pages qui mentionnent mon courriel et l'adresse du Blog du livre). Même pas le temps de tirer des photos. C'est sur un moment très convivial proposé par Bénédicte aux personnes encore présentes que nous terminons (avec mon épouse) cet après-midi animé et tonique.

ne cadre pas avec leur vision du Sahara. Cela me donne l'occasion d'expliquer que, contrairement aux navigateurs de l'époque qui, pris par les remous à l'entrée du port, précipi-taient leur navire sur les écueils et s'échouaient, moi j'estimais ne pas avoir échoué. Puis j'enchaîne sur le pourquoi du livre : j'ai reçu un héritage familial et je constitue un legs.
- Je me suis livré à un travail de remémoration, de compilation et de cohésion. Tous les clichés étaient entassés dans des boîtes recyclées de chocolat ou de biscuits : prise de Berlin, état-major allié, défilé du 49e RI de Bayonne après la libération de Berlin, peloton de méharistes à Ouargla, campagne du Fezzan, poursuite des partis rezzous, relevés topographiques, surveillance de la frontière algéro-libyenne, mission à Tamanrasset, combats le long de la ligne Morice...

- C'est bien pour cela, pour que personne ne puisse déformer la vérité une fois les témoins disparus, que j'ai entrepris cette confession.
D'autres personnes échangent à partir de leurs expérience et vécu. Elles me disent que j'aurai les retours de lecture (je distribue les marque-pages qui mentionnent mon courriel et l'adresse du Blog du livre). Même pas le temps de tirer des photos. C'est sur un moment très convivial proposé par Bénédicte aux personnes encore présentes que nous terminons (avec mon épouse) cet après-midi animé et tonique.
11- Article paru dans BasKulture - 12 juillet 2019


Il m'a été donné d'aller à Corinthe (790 p.) et La marche haute (785 p.) chez Vérone éditions.
12- Salon du livre de Cambo 2019 - Arnaga

En effet, les vélums installés pour recevoir les quatre-vingts auteurs et vingt éditeurs, qui arrivent aux alentours de 9 heures, sont copieusement arrosés par quelques belles larmes du ciel. Mais il faut croire que le génie de Chantecler veille sur la maison d'Edmond Rostand car, dès le début de l'après-midi, c'est un soleil serein qui s'installe au-dessus de nos têtes. Je propose donc cet adage (complètement apocryphe) : "la pluie du matin réjouit l'écrivain".
Avec Arminda et Gilles, nous formons le Litterae trio de la Côte basque dont l'ambition tient en ces mots : écriture-passion-partage. Et j'adjoins cet avis d'Anatole France sur les écrivains : "Les écrivains ne nous ennuient pas lorsqu'ils nous parlent de leurs amours et de leurs haines, de leurs joies et de leurs douleurs".
La preuve en est l'attroupement qui se fait devant ma table (n° 36) lorsque j'évoque les péripéties historiques vécues par ma famille dans des lieux que certains ont connus - Ouargla et le Sahara, Libreville et Port-Gentil, Téhéran, Lacq - ou qui ont déserté leur mémoire sans pour autant s'effacer - Le Fezzan, le Liban.
Ma photographe préférée et épouse s'étant dépor-tée sur le stand de son fils, je ne dispose pas de cliché !
Elle reviendra à temps pour saisir un dialogue avec une lectrice passionnée de roman historique qui avoue son intérêt pour ma saga "tellement vraie, tellement touchante quand je vous entends en parler".
Je peux également échanger avec la directrice de la médiathèque de la ville de Bayonne qui ne manque pas d'évoquer son plaisir d'avoir lu les deux épisodes (14 & 15) relatifs à la revue Les Nouveaux Cahiers de l'Adour, antérieurs à sa nomination.
Et je n'oublie pas bien sûr mon ami poète-conteur-romancier Chrystom que je retrouve avec joie aussi tonique, chaleureux et volubile.
13- Lire en Tursan - Geaune
Un jour et demi de séjour superbe dans le Tursan, région viticole et gastronomique de Gascogne les samedi 12 et dimanche 13 octobre. C'est sous les arceaux centenaires entourant la place carrée, caractéristique des bastides du Sud-Ouest, que la ville de Geaune a installé les quelque 90 auteurs et éditeurs venus présenter leurs œuvres et production au public curieux et avide de lectures hors les circuits traditionnels de diffusion.J'apprends que le nom de la ville est directement inspiré de celui de Gênes dont le sénéchal Antonio di Pesagno, créateur de la ville en 1318, était originaire. Geaune fut temporairement rattaché au département des Basses-Pyrénées actuelles Pyrénées Atlantiques au moment de la Révolution avant de revenir dans le giron des Landes.
Lorsque j'arrive, je ne sais pas que je fais l'objet d'un cliché furtif dont je trouverai ultérieurement l'auteur sur la toile. Il est midi et le thermomètre affiche 25 ° avec un ciel légèrement nuageux.
Installation et hop, les premiers visiteurs arrivent. D'abord quelques personnes qui manifestent un étonnement ravi devant les deux couvertures de mes livres. Il faut dire qu'elles sont extrêmement représentatives des lieux et de leur ambiance. Puis j'engage une discussion avec un couple vivement intéressé par mon approche des relations vécues : "Ne rien forcer, ne rien jeter mais admettre".
- Votre réflexion est vraiment d'actualité au moment où notre pays est menacé par le communautarisme. Vous exprimez une façon de se comporter que tout étranger présent dans n'importe quel pays devrait observer.

- Nous n'avons pas séjourné dans ce pays mais nous avons vécu au Mali pendant trois ans. Et je puis vous dire que les conflits entre Peul et Dogon, entre Bambara et Peul attisent les haines et font chaque jour des tas de victimes.
Après le très bon déjeuner offert par les organisatrices - notre table est composée sans surprise d'Arminda, de son époux David (auquel je dois les photos qu'il prend avec autant de gentillesse que d'altruisme) et de Gilles, j'accueille deux amis dacquois qui ont fait le déplacement pour acheter le deuxième tome. Leur enthousiasme vis-à-vis du premier, dont ils m'avaient fait part par courriel, est confirmé avec véhémence :
- (elle) A voir l'homme d'aujourd'hui, j'étais loin d'imaginer comment tu étais enfant et que je découvre avec surprise.
- (lui) Notamment ta relation avec une gamine plus âgée au retour d'une leçon de piano... ah oui ! aussi quand tu te rends à l'embuscade d'une
- De Marracq. Le château de Marracq qui se trouve juste derrière le lycée... En fait, il n'y avait que les vestiges de deux pans de mur mais c'était le lieu de rendez-vous pour régler des comptes ou retrouver les filles à la sortie.
- (elle) En tout cas, il me tarde de lire la suite des aventures, tu nous a bien appâtés déjà avec tes premières anecdotes, le faux barrage de gendarmes sur une route à Lagos ou l'histoire à l'aéroport de Franceville, qui m'a bien fait rire, quand un ministre intervient pour fustiger un passager passablement énervé.
Dimanche, un superbe soleil illumine la ville et attire une bonne centaine de familles pour le traditionnel repas des villageois. Deux immenses vélums sont dressés sur la place carrée et les effluves du sacramentel pot-au-feu évoquent des nourritures aussi goûteuses pour le palais que nos écrits le sont pour l'esprit - du moins j'essaie d'en persuader mes acolytes.
L'après-midi est fourni en dialogues autour des conflits contem-porains qui constituent la toile de fond de ma saga familiale. Une personne m'interpelle notamment sur notre séjour en Angola pendant la guerre civile :
- En feuilletant votre livre, je tombe sur le passage où votre femme est victime d'un braquage là où elle travaille. Elle a dû être marquée, non ?
- Oui. D'abord très secouée car le gars était sous l'emprise de drogue et était armé. D'ailleurs, dans ces cas-là et elle me l'a dit, l'esprit fonctionne à tout berzingue et presque de façon autono-me. Ce n'est que bien après qu'elle a pu décrire son attitude. Oui, ça a été une sacrée expérience qui a participé à son mûrissement.
- En tout cas, plutôt elle que moi ! Je ne suis pas une aventureuse et cette Afrique me fait peur.
- Vous savez, nous y avons vécu pendant 17 ans et dans différents pays, nous en sommes revenus intacts et d'une certaine façon plus riches d'une certaine proximité... à condition de se comporter en égal.
14- Rencontre-dédicace à la librairie Martin-Delbert à Agen

Samedi 9 novembre 2019, Frédéric Delbert, héritier de la librairie Martin-Delbert, institution agenaise depuis 1890, m'accueille avec intérêt : la commu-nication sur ma venue a été largement relayée auprès de sa clientèle habituelle - à la fois urbi et orbi - et la presse locale s'est emparée de l'événe-ment. La visibilité est assurée en vitrine. Et, en effet, ce sera une affluence continue qui s'arrêtera devant la table où je présente le tome 2 de ma saga familiale.
Mon premier visiteur est venu du Gers pour que je lui dédicace le tome 1 qu''il avait acheté lors de sa sortie en librairie. Il avoue, lui le sédentaire issu d'une lignée aristocratique campagnarde, être admiratif devant mes pérégrinations et notre propension (il y associe mon épouse) à faire face à des situations peu banales, limite dangereuses.

Une jeune fille d'une douzaine d'années est intri-guée par (je pense) l'épaisseur de mes livres car elle me demande :
- C'est vous qui avez écrit tout ça ?
- Oui jeune fille, entièrement. Personne ne l'a écrit à ma place.
- Mais combien de temps avez-vous mis ?
- Juste pour les écrire, deux années. Mais il faut avant réfléchir à l'histoire, comment la rendre vivante.
Elle reviendra un peu plus tard avec sa maman.
Un grand ami cette fois, qui habite tout près d'Agen, vient se procurer le deuxième volume. Il a pu en lire quelques passages et :
- Je me régale d'avance à découvrir la suite. Déjà, lorsque tu t'étais trouvé à Téhéran alors que l'Ayatollah Khomeiny rentrait de Neauphle-le-Château, la situation était très critique.


- Plus que ça, explosive ! Comme lors de tout soulèvement populaire des bandes armées parcouraient les rues à al recherche de boutiques et de lieux à piller, et aussi d'exactions à commettre notamment contre les Américains. J'ai assisté à une véritable chasse aux occidentaux sauf les Français, bien sûr. Ce qui n'a pas empêché ma fouille par les gardiens de la révolution.
- Ah, oui ! l'histoire de l'appareil-photo, de la pellicule et des boîtes de caviar.

Le temps de boire quelques gorgées d'eau (toujours l'accueil pré-venant de la librairie) et une dame m'entreprend sur les voyages que je n'ai pas manqué de faire et les nombreux déménagements auxquels j'ai dû faire face.
- Quatorze déménagements au total, d'abord seul puis avec mon épouse. Nous avons une certaine expérience de ce qui est utile.
- Je vous comprends, j'ai moi-même beaucoup séjourné à l'étranger et aussi dans plusieurs régions de France. Et puis j'adore lire.
Pendant ce temps, un couple lit avec attention la 4e de couverture. Quelques hochements de tête approbateurs de la femme, puis tout à trac :
- Et vous avez finalement trouvé vos origines ?
- Oui, un peu par hasard. En fait ça s'est passé lors d'une émission de radio dans laquelle Philippe Oyamburu commentait son "Dictionnaire des patronymes basques" [note : Ph. Oyamburu, auteur, musicien et choré-graphe dont les activités ont toujours été consacrées aux chants, danses et traditions basques]. Il a expliqué la genèse de mon patronyme qui trouve ses origines dans la province du Labourd et dans le pays de Cize en Navarre.
- Je suis moi-même d'origine antillaise par ma mère et grecque par mon père, c'est dire si je vous comprends lorsque vous écrivez que votre retour en France s'est apparenté à une intégration à l'envers après le Sahara.

[rappel aux lecteurs du Blog, ci-contre je pose devant la porte-moustiquaire de notre maison à Ouargla - cf. épisode 3 : J'habite à Ouargla, Territoire des Oasis].
Nous échangeons ensuite sur la difficulté à obtenir de nos anciens qu'ils racontent les guerres et les épreuves qu'ils ont subies.
- Nous n'allons pas vous prendre votre livre maintenant. On pourra le trouver plus tard ?
- Bien sûr, la librairie en garde en stock jusqu'à la fin de l'année.

Une sexagénaire alerte s'assied à la table, bien décidée à acheter mon livre.
Elle est accompagnée par son petit-fils d'environ quatorze ans, passionné de mythologie, qui est plongé dans les aventures d'Ulysse. Tout en écrivant la dédicace à sa grand-mère, je l'interroge au sujet de Jason et des Argonautes, puis sur Egée avec l'épisode poignant des voiles blanches et des voiles noires.
Il connaît, et bien. Je me dis qu'il ne faut pas désespérer de certains jeunes qui prouvent que lire n'est pas incompatible avec l'usage des consoles-vidéo.
15- Salon du livre - Haget'mots à Hagetmau

Le symbole de l'affiche est révélateur de l'osmose qui peut exister entre la lecture, le sport et la femme dans notre société.
Après un convivial accueil café-viennoiseries, très vite les visi-teurs arrivent et j'entreprends la genèse de ma saga avec une personne qui a vécu longtemps à l'étranger en tant que fille puis femme de militaire.
- Mon grand-père n'a jamais vraiment voulu dire comment il avait vécu les horribles conditions de la guerre 14-18. Et je m'en veux de l'avoir laissé partir ainsi.


Avec un couple, j'attaque (si j'ose dire) le journal de campagne de mon grand-père paternel au Liban. Un de leurs grands-pères a été blessé aux Dardanelles lors du débarquement sur cette péninsule pour réduire les batteries de canons ottomans. Pierre Saubadine a été décoré à cette occasion.

Leur émotion est vive de visualiser un contempo-rain d'un membre de leur famille : évocation de la tenue militaire portée alors par les fantassins dont les matières (tissus, cuir) n'étaient pas adaptées aux conditions climatiques des déserts et des montagnes du Levant.

Deux personnes tombent en arrêt devant mon stand en me reconnaissant. Elles étaient venues (et je m'en souviens instanta-nément en les voyant) au salon du livre de Geaune. Nous avions longuement échangé sur les coutumes, les croyances, les risques. Elles avaient acquis le premier tome. Allons-y pour le tome 2 dont elles trouvent la couverture représentative de la maison équatoriale.
-Après ces nombreuses années passées à l'étranger, comment vous êtes-vous réadapté à la vie en France ?
- En y réfléchissant, je dirais que j'ai toujours agi sans laisser les contraintes amoindrir ma décision tout en les considérant comme des jalons à vaincre. Evoluer dans un nouvel environnement tous les quatre ans en moyenne donne une sorte de contenance face aux changements en développant une adaptation sereine. Même si, parfois, le choc peut être assez violent comme en Angola ou au Nigeria par exemple.
[Intermède : déjeuner pris en commun par les auteurs et éditeurs, repas servi par les jeunes garçons et filles du club de basket avec efficacité et bonne humeur]

Le temps de finir ma tasse de café et je reprends les discussions avec les clients de l'après-midi qui sont déjà devant le stand. L'attractivité pour le Blog du livre est puissante, j'en mesure sa portée auprès des visiteurs qui me confient le suivre avec intérêt. je les informe qu'ils font partie de mes 7 500 lecteurs et que des sites spécialisés s'y réfèrent pour les photos et les documents présentés.
16- Exposition nationale Art premier et succès de la saga
Je discute longuement avec un jeune couple, lui d'ascendance arménienne et elle de nationalité polonaise (à droite sur la photo). Lui confie qu'il a résidé au Liban et qu'il est touché par le récit des campagnes de mon grand-père paternel et le fait qu'il soit à l'origine de la création de l'armée libanaise.
Puis avec une personne qui m'indique qu'elle a acheté directement le tome 2 en librairie car le tome 1 n'était plus disponible. Elle avait appris par la presse que j'intervenais à Nérac et donc elle venait pour me rencontrer et acheter le premier tome :
- Lorsque j'ai lu cette phrase : "elle se déplace avec la grâce d'un lys songeur", je me suis dit qu'il fallait absolument que je rencontre l'homme qui dit cela de
Et mon épouse, qui assiste à l'échange, de lui dire :
- Et moi je le choisis tous les matins.
Reviennent deux visiteurs du samedi 25 juillet pour prendre le tome 2 après qu'ils ont dévoré le premier acheté alors :
- Comme vous nous l'aviez conseillé, nous sommes allés sur votre Blog, c'est passionnant. Nous qui n'avions aucune idée de comment des Français pouvaient vivre dans le désert dans les années 50, ça a été une complète découverte. Et aussi nous ne savions pas que le général De Gaulle avait fait cette tournée saharienne pendant son retrait politique.
Pour le compte rendu des conférences, vous reporter à la rubrique intitulée "Art premier : conférences et confidences".
17- En pays bamiléké (extrait du troisième tome de la saga)
Apparue au mois de novembre 2019 dans la ville de Wuyan, province chinoise de Hubeï, la Covid-19 a mis l'humanité sans dessus-dessous en se propageant de manière exponentielle et erratique.- Où est-ce ?
Il fait une moue appréciative :
- En pays bamiléké, à deux cents kilomètres environ au nord de Douala…
mais en temps il y en a pour quatre bonnes heures. Route plus piste et tu finis
à pied en grimpant.
- C’est pentu ?
- Pas trop non, mais avec la température on en bave !
- La veillée commence à quelle heure ?
- Heure camerounaise chef. C’est prévu pour 17 heures mais elle ne débute vraiment que lorsque les dignitaires du village sont présents. Tu as déjà vu des veillées ici en ville avec l’installation de velum et de centaines de chaises, rue barrée, circulation déviée et tout le tintouin. Au village, c’est toute la population qui y assiste, la vie s’arrête, le défunt devient ancêtre, il prend possession des lieux et des esprits. Tu verras c’est fort… Tu devras laisser ta voiture sur une sorte de terre-plein. Et n’oublie pas la caisse de bières.
Oui, ça va être un sacré dégagement.
Je prends la route vendredi matin sur le coup de 11 heures. J’ai un plan de circulation jusqu’à Nkongsamba. Ensuite, l’itinéraire devient aléatoire en fonction des pluies. Les précipitations de la semaine ont été virulentes sur Douala et je crains qu’il en soit de même dans la région du Haut Nkam. J’emporte mon cellulaire. Sans garantie de réseau mais avec la foi du voyageur.- Vous montez ça là-haut, à la case de la famille Moussang.
Ils tendent la main.
- Non, une fois en haut. C’est cinq cents pour chacun.
Je me fige et l’observe d’un air ferme. Je sais que je donne le double du tarif normal.
Le petit regarde l’aîné dans l’espoir de l’acceptation. Hochement de tête maussade, c’est d’accord.18- Edition du tome 3 et Salon du livre à Hagetmau
19- Cycle de conférences - Nérac
20- Bal(l)ade littéraire à Lons
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21- Salon du livre de Cambo
- C'était vraiment partagé comme ça ?
22- Cycle de conférences - Biarritz
23- Biltzar des écrivains du Pays basque - Sare - lundi de Pâques
24- Salon du livre - Hagetmau
25- Nect'Art de Mots - Moliets & Maâ
26- Des livres & nous - Cauneille
L'autre interlocuteur est davantage intéressé par nos séjours de longue durée en Afrique. Il m'interroge sur nos conditions de vie dans les pays tels que l'Angola pendant la guerre civile et le Nigeria. Sans tomber dans le genre "baroudeurs qui ont survécu", je fais état de quelques situations très délicates : mon épouse menacée par un braqueur armé au cabinet dentaire de l'ambassade de France à Luanda (dont elle assurait le secrétariat), les enlèvements de personnel en mer dans le delta du Niger par des factions armées nigéri-anes. Il y a eu aussi le Cameroun avec les émeutes dites "de la faim" et contre le maintien autoritaire au pouvoir du président Biya.
La journée s'avère être une succession de dialogues à la fois instruc-tifs et prenants. L'évocation de la mémoire collective au travers des aventures d'une famille ordinaire sur une période de presque un siècle touche les gens dans leurs souvenirs, leurs regrets, et installe in fine l'envie de découvrir cette saga.
27- Biltzar des écrivains du Pays basque - Sare - lundi de Pâques
Sous l'impulsion de l'équipe étoffée et renouvelée par touches successives, sous l'oeil bienveillant et néanmoins vigilant de Jean-Michel Garat, cette édition propose des aménagements d'installation des exposants propres à faciliter la circulation des visiteurs.
La reconstitution de la mémoire est au cœur du sujet avec un couple particulièrement axé sur l'aventure ordinaire (vécue par ma famille) qui aurait pu être la leur. Il n'y a pas de destin, seulement des opportunités saisies ou non qui orientent et modèlent les existences.
28- Cycle de conférences - Tarnos
La photo en pied est celle de mon grand-père. Il est très émouvant de voir combien la parole des hommes de bien était reconnue et respectée à la fois par leurs ennemis et leurs alliés.
30- Fête du livre - La Bastide-Clairence

Avec son Rallye Morane Saulnier, il a effectué de nombreuses missions pour des destinations dont nous partageons la connais-sance : Nigeria, Cameroun entre autres. Il nous raconte ses équipées tout temps et toutes conditions de vol et d'atterrissage.

Une famille de trois générations s'arrête longuement, menée par une ancienne copine de Seconde. Elle a été informée de ma présence par la responsable de la médiathèque de Tarnos, qui lui a recommandé de lire le tome 1 afin de retrouver l'ambiance lycéenne de l'époque. Nous évoquons (extrait du livre) : "Les classes de seconde scientifique deviennent mixtes. Je me retrouve au milieu de centaines de blouses vichy roses ou bleues et de jambes à socquettes blanches. Tous les regards sont tournés vers les rares garçons présents à la contenance un peu gauche. Nous sommes les cobayes. La surveillante générale préfère le mot de précurseurs".
31- Des livres & nous - Cauneille
Notre échange attire quelques visiteuses et conjoints sur nos stands respectifs. C'est d'ailleurs un des conjoints qui me sollicite sur les énergies renouvelables versus les énergies fossiles, interpellé qu'il est par la couverture du tome 3 où j'apparais sur une plateforme en mer avec, en fond, trois cheminées (celles de l'usine de Lacq).
Une visiteuse me ramène sur le sujet du nomadisme familial qui l'intrigue vivement lorsqu'elle voit mon grand-père paternel dans la montagne druze, installé en train de rédiger son journal de campagne au Liban en 1925.
D'une vie professionnelle peu ordinaire, Philippe Saubadine, nous entraîne dans des ses récits extraordinaires dans les 3 tomes de sa saga familiale.
RépondreSupprimerLa saga familiale de Philippe Saubadine, à découvrir pour la véracité des histoires et la gourmandise deson écriture.
RépondreSupprimerLes trois tomes de la saga familiale de Philippe Saubadine révèlent la véracité des faits et de l'Histoire.
RépondreSupprimerVos souvenirs de Ouargla m'ont emu car de 1ç59 à 1961 je casernais à 100m du musée Saharien, au Quatier Duprez de la 2° Cie Saharienne des Transmissions.Bien cordialement à vouss.William P de Cestas.
RépondreSupprimerFélicitations pour ce combat permanent d'apporter au public tes œuvres littéraires. La diffusion hors des grands "systèmes" reste une lutte constante.
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