épisode 23 : Afrique du Sud - de Plettenberg bay à Port Elisabeth

Le Hunter's Country House est situé à 10 kilomètres à l'ouest de Plettenberg bay. Depuis sa création, il est la propriété d'une seule famille qui en a fait une retraite chic au cœur d'une superbe forêt et d'une végétation riche et coloré. D'ailleurs, c'est un bristol signé de Ian Hunt qui nous souhaite la bienvenue dans ce domaine répertorié dans le guide international des Relais & Châteaux.

Il est composé de plusieurs  cottages implantés à l'abri  de bosquets, de haies et de  buissons. Leur distribution  est soigneusement agencée  sur les cinq hectares de la propriété pour donner aux occupants la sensation de quiétude et d'isolement. Le nôtre se nomme "Milkwood".


Toit de chaume, une grande pièce principale avec cheminée devant laquelle se trouvent deux profonds fauteuils recouverts de velours satiné et une table basse en bois exotique, un buffet, un lit extra-large habillé de tissu à fleurs et surmonté d'un dais. Tout respire le confort du sud.
Depuis la terrasse légèrement ombragée, nous bénéficions d'une large vue sur... les milkwoods et les citronniers.



Le parc national de Tsitsikamma

Nous effectuons la soixantaine de kilomètres par la route qui mène au parc national. Il constitue la plus ancienne réserve du pays et s'étend sur quelque 70 kilomètres entre la montagne du même nom et les berges de l'océan Indien. 
Nous avisons l'entrée du parc qui correspond à la zone du Big tree et de la Storms river. Elle comprend la cabane des gardiens forestiers et une aire de stationnement parfaitement nette. Les chemins forestiers sont balisés  : délimitation en largeur, sentier de planches disposés en lattes, filin de conduite à hauteur de hanche et garde-corps. Les essences d'arbres sont mentionnées sur des plaques en latin et en anglais. Ils composent la forêt pluviale dont la canopée atteint de l'ordre de soixante-dix mètres de haut.

Le Big tree est un outeniqua yellowwood de 800 ans. Sa hauteur est de 36 mètres et son houppier s'étend sur plus de 32 mètres. Son tronc a une circonférence de 9 m. Il a survécu au terrible incendie de 1869 qui a ravagé la forêt entre Riversdale et Humansdorp.



Nous déambulons sous les hautes frondaisons humides à l'abri desquelles prospèrent les épiphytes, les orchidacées, les droséracées et les géraniacées.

En langage khoïkoï, Tsitsikamma signifie "les eaux claires et abondantes". Effecti-vement plusieurs rivières et torrents ponctuent le parc et viennent se jeter dans l'océan Indien. Les eaux tumultu-euses de la Storms river notamment traversent le parc au travers de gorges encaissées. Nous devons la traverser pour continuer notre parcours : ce sera en franchissant le pont de bois long de 70 mètres suspendu au-dessus du cours d'eau.
La longue passerelle s'incurve à mi-chemin, retenue par des haubans en acier fixés sur deux doubles pylônes plantés de part et d'autre des rives.



Nous nous engageons sur les planches ajustées les unes aux autres et reposant sur des madriers horizontaux. La largeur est suffisante pour croiser d'autres promeneurs. En nous penchant par-dessus le garde-corps fait de grillage ajouré, ce qui ajoute à la vision, nous apercevons les remous violents de la rivière qui frappent les rochers en contrebas et qui résonnent sous nos pieds. Un léger balancement articule le pont. Nous passons de l'autre côté non sans avoir immortalisé ce franchissement.

Nous suivons pendant un temps le chemin de randonnée d'où nous distinguons la montagne au-delà des fynbos, des plantes endémiques telles les achariacées, grubbiacées roridula-cées, et des barrières de sapins. Nous profitons de ce moment exceptionnel-lement calme pour faire une sorte de bilan : nous tombons d'accord pour convenir que cette région du Cap est fabuleuse. Nous lui trouvons un charme fait de paysages entre océan et monta-gnes qui ne sont pas sans évoquer le Pays basque, un art de vivre très proche du nôtre, une notion du service à rendre que nous pourrions, en France, prendre pour modèle.






Puis nous rebroussons chemin afin de pourvoir rallier Port Elizabeth d'où nous nous envolerons demain très tôt pour rentrer en Angola. 


Port Elisabeth

Nous reprenons la nationale 2, nous avons 270 kilomètres à faire avant la tombée totale de la nuit. Le pont Paul Sauer, bâti au début des années 1950, permet d'éviter un détour de plusieurs kilomètres en enjambant la Storms river. D'une hauteur de 120 mètres et d'une longueur de 100 mètres, cet ouvrage en béton armé est constitué d'une travée principale soutenue par une arche en béton d'un seul tenant et par douze ensembles de trois entretoises. Ces entretoises inclinées sont la marque de fabrique de l'ingénieur italien Morandi qui a conçu ce pont.

Port Elizabeth est une métropole qui s'étend sur 16 kilomètres le long de l'Algoa bay. Il s'agit de ne pas se fourvoyer dans les quartiers limitrophes. Nous déposons la voiture de location à l'agence centrale et un chauffeur de taxi nous amène au Hacklewood Hill Country House dans le quartier de Walmer. Nous avons choisi cet emplacement car l'aéroport est tout proche (4 km) et notre vol très matinal. Je sollicite ce même chauffeur pour nous y conduire le lendemain.



L'hôtel est de style manoir victorien construit à la fin du XIXe siècle. La suite qui nous est réservée est décorée dans le même style avec boiseries, cheminée, candélabres et fauteuils damassés.

A peine débarqués à l'aéroport Quatro de Fevereiro, et sans avoir à récupérer nous-mêmes nos bagages, nous sommes pris en charge par une personne accréditée VIP et sommes conduits à bord de la limousine du Directeur général. Nous apprenons que le représentant du Groupe à Johannes-burg a vainement cherché à nous joindre depuis notre passage à Plettenberg bay. Coup de sueur : nous pensons aussitôt à la famille en France. Est-il arrivé quelque chose de grave ? 
Soulagement, ce n'est rien de ce genre. En fait, nous devons rentrer en France dans la semaine qui suit : je suis requis pour rejoindre l'équipe chargée de refondre entièrement l'organisation et le fonctionnement de la Branche exploration-production d'Elf.
Une opération de grande envergure et aux conséquences inouïes.



à suivre, épisode 24 : Gabon - Mbolo' ani !



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