épisode 20 : Afrique du Sud - la province du Cap
Nous préparons soigneusement notre deuxième respiration en dehors de Luanda : destination la province du Cap. Notre choix s'appuie sur le positionnement géographique avec la rencontre de l'océan Atlantique et de l'océan Indien d'une part,
et sur l'aspect historique d'autre part du fait de l'implantation de familles françaises huguenotes à
la fin du XVIIe siècle suite à la révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV. Deux symboles illustrent l'Afrique du sud, qui révèlent ses racines : la protée, fleur colorée à l'aspect épineux qui croît dans les fynbos, et le springbok, antilope bondis-sante qui se caractérise par sa résistance aux chaleurs extrêmes.
En fond, l'éminence de Table mountain domine la ville et forme une enclave avec les crêtes de Signal hill et Lion's head. Les façades des bâtiments reflètent leurs teintes ocre, bleues, jaunes, rouges dans la marina dont les amarrages viennent jusque sous notre balcon. Le Front de mer Victoria et Albert, dont la rénovation a été décidée en 1988, est la zone historique du port. L'activité commerciale du port ayant été déplacée vers Duncan et Ben Shoeman plus à l'est, le but de l'aménagement était de valoriser une surface de 123 hectares pour faire coexister l'urbain et le portuaire. Opération réussie tant du point de vue architectural que du point de vue fréquentation populaire : aquarium et musée maritime, galeries mar-chandes, bars et restaurants, hôtels, bureaux.
et sur l'aspect historique d'autre part du fait de l'implantation de familles françaises huguenotes à
la fin du XVIIe siècle suite à la révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV. Deux symboles illustrent l'Afrique du sud, qui révèlent ses racines : la protée, fleur colorée à l'aspect épineux qui croît dans les fynbos, et le springbok, antilope bondis-sante qui se caractérise par sa résistance aux chaleurs extrêmes.
Le Cap
Vendredi 23 octobre 1998, nous atterrissons dans l'après-midi à l'aéroport du Cap en provenance de Luanda après un peu plus de quatre heures de vol. Nous nous installons à l'hôtel Villa Via dans une chambre qui a vue sur Victoria and Albert waterfront.Deux observations nous frappent : sur la route, dès qu'un automobiliste voit quelqu'un qui a l'intention de traverser, il ralentit bien avant d'arriver à leur hauteur et s'arrête à bonne distance de manière à ce que les piétons se sentent en sécurité pour traverser la chaussée ; dans l'immense centre commercial, la propreté est sidérante. Gare à la personne qui jette sur le sol morceau de papier, mégot ou détritus, elle est immédiatement répri-mandée par les policiers qui patrouillent et vive-ment "conviée" à utiliser la plus proche poubelle. Moyennant quoi, nous déambulons avec tranquil-lité.
Chapman Peak et le port de Hout Bay dans l'anse |
Port : ballet de mouettes autour des langoustiers |
Le cap de Bonne Espérance
Il y a du soleil mais le vent qui souffle produit des risées, qui contrarient le vol des mouettes, et un
clapot aux reflets argentés. Le temps n'est malheu-reusement pas propice à prendre le bateau pour traverser jusqu'à l'île aux phoques. Nous reprenons la route en direction de l'extrême pointe, qui sinue parmi la végétation abondante de protées et d'éricas. Elle nous mène vers la réserve naturelle, territoire des babouins chamacs et des autruches. Celles-ci nous escortent jusqu'au bord de la grève puis nous délaissent dédaigneusement.
Le mâle marche en avant, hiératique et hautain.
Un vent constant balaie les rochers et plaque nos blousons sur le torse. Le rivage alterne rocailles et lichens sous un ciel agité.
Ça y est, nous sommes arrivés au "cap des Tempêtes" comme l'a nommé le navigateur portugais Bartolomeu Dias lorsqu'il y aborda en 1488. C'est le roi du Portugal Jean II qui le baptisera royalement (et donc officiellement) cap de Bonne Espérance car l'expédition qu'il avait commanditée avait bon espoir de trouver la route des Indes.
clapot aux reflets argentés. Le temps n'est malheu-reusement pas propice à prendre le bateau pour traverser jusqu'à l'île aux phoques. Nous reprenons la route en direction de l'extrême pointe, qui sinue parmi la végétation abondante de protées et d'éricas. Elle nous mène vers la réserve naturelle, territoire des babouins chamacs et des autruches. Celles-ci nous escortent jusqu'au bord de la grève puis nous délaissent dédaigneusement.
Le mâle marche en avant, hiératique et hautain.
Un vent constant balaie les rochers et plaque nos blousons sur le torse. Le rivage alterne rocailles et lichens sous un ciel agité.
Ça y est, nous sommes arrivés au "cap des Tempêtes" comme l'a nommé le navigateur portugais Bartolomeu Dias lorsqu'il y aborda en 1488. C'est le roi du Portugal Jean II qui le baptisera royalement (et donc officiellement) cap de Bonne Espérance car l'expédition qu'il avait commanditée avait bon espoir de trouver la route des Indes.
Ce n'est pas le point extrême du continent africain qui est le cap des Aiguilles (agulhas) situé à 200 km à l'est et qui est à la jonction de l'Océan Atlantique et l'Océan Indien. Néanmoins, nous nous sentons solidaires de ces aventuriers qui entreprenaient ces voyages au long cours, affrontant les tempêtes, les pirates, les maladies.
Recueil devant le monument érigé en l'honneur de Bartolomeu Dias qui, par un malin coup du sort, viendra périr sur ce rivage en 1500 alors que, de retour d'une expédition au Brésil sous l'autorité de Pedro Cabral, son navire fait naufrage.
Sur le chemin du retour, nous remontons côté Océan Indien et nous déjeunons au réputé Black Marlin, sur la terrasse qui donne sur False Bay. Tout est régal : culinaire et panoramique. Nous traversons l'isthme étroit pour revenir au Cap.
Table mountain
La "Montagne de la Table" domine le nord de la péninsule de ses 1 087 mètres. Elle est souvent recou-verte de nuages qui se forment au-dessus de False Bay et que le vent du sud-est déplace vers ce sommet. En s'élevant le long de la paroi, l'air chargé d'humidité se condense et forme une couche nuageuse dont l'épaisseur interdit toute montée. Chance, nous bénéficions d'un temps clément et, après une demi-heure d'attente, nous prenons place dans le téléphérique panoramique.Outre les visiteurs, les lieux sont occupés par une colonie de damans. Ce sont des plantigrades cousins des éléphants alors que leur apparence pourrait les faire confondre avec des marmottes. Notre présence ne les gêne absolument pas et ils ne se privent pas de fureter dans les sacs à la recherche de nourriture.
J'en vois un qui s'approche rapidement de nous sur
le parapet. L'odeur du pain d'épices qui se trouve dans mon sac à dos l'attire. Je le laisse faire : je peux observer ses antérieurs munis de quatre doigts et de coussinets à ventouse qui lui assurent l'adhésion sur toute surface, plane ou verticale.
Un guide nous annonce qu'il s'agit de l'avant-dernière rotation car la station va fermer plus tôt à cause des rafales de vent qui se font de plus en plus fortes. Nous descendons, bien serrés dans la cabine, soumis à une amplitude de balancement qui tempère les conversations.
Nous flânons un peu sur le front de mer d'où nous voyons la masse nuageuse qui enveloppe maintenant Table mountain.
Demain, nous prenons la route pour Franschhoek.
à suivre, épisode 21 : Afrique du Sud - Franschhoek et la route des vins
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