Cycle de conférences - Biarritz

 

Conférence à Biarritz - 5 novembre 2022

Dans le cadre des conférences organisées par la médiathèque, je suis convié à présenter ma saga familiale devant un public attentif et surpris. Surpris devant le foisonnement d'aventures vécues par une famille ordinaire qui a saisi les opportunités sans attendre la chance.
Le contenu est proche de celui que j'ai présenté par deux fois à Nérac. Cependant, les campagnes militaires de mon père interpellent l'assis-tance, notamment ses longues marches avec son peloton de méharistes qui l'amènent à parcourir 1 400 km jusqu'à Tamanrasset.


Avec le colonel Carbillet, qui fit bâtir la ville nouvelle de Ouargla, deux autres grands sahariens sont entrés dans la légende du désert : le commandant Laperrine, qui structura les compagnies méharistes en 1901, et le père de Foucauld, ancien officier de cavalerie qui s'est converti à la foi chrétienne à l'issue de ses campagnes au Maroc. La mort du père de Foucauld a été due à la panique d'un jeune combat-tant Sénoussiste qui, surpris par l'arrivée de tirailleurs algériens alors que son rezzou voulait forcer le chrétien à abjurer sa foi, l'a abattu d'un coup de fusil. (photo : mon père devant la stèle commu-ne consacrée à Laperrine et de Foucauld).

"Une autobiographie ne doit rien à la mode, on y cherche la vérité humaine". Ce propos d'Anatole France caractérise mon entreprise d'écriture en tant que témoin. Témoin assisté grâce aux échanges que j'ai eus avec mon père, témoin actif du fait des souvenirs et du vécu.
Je commence par ma prime enfance à Ouargla, dans le Sahara algérien, qui constitue également le début de la saga.


La majorité des personnes ignore à quoi pouvait ressembler un méhariste et sa compagnie. Leurs missions consistent à effectuer des repérages de déplacements des tribus, des relevés topographiques et des opérations militaires contre les exactions des fellaghas.



Ayant démissionné de son poste de président du Conseil en 1946 après que les législatives ont porté une majorité de gauche à l'Assemblé nationale, De Gaulle a entrepris sa traversée du désert. En 1957, il se rend dans le Sahara algérien et arrive à Ouargla où il assiste au défilé des compagnies sahariennes.

"Et, croyez-moi sur parole, je fais partie des élèves qui agitent un drapeau français au passage du général parmi tous les petits arabes, noirs, chrétiens, juifs qui fréquentent l'école française".

Je raconte quelques épisodes - le Fezzan-Ghadamès, la visite des puits de pétrole à Hassi-Messaoud, la mission jusqu'à Tamanrasset - et reviens là où tout a commencé, l'engagement de mon père à dix-neuf ans, le 19 juillet 1944, dans le Corps franc Pommiès, unité que ses combats contre les Allemands mèneront jusqu'à la prise de Berlin.




Notre épopée africaine passionne l'auditoire : sa contemporanéité et l'exposé des traditions suscitent des commentaires interrogatifs.
Les bouleversements géographiques de ce continent prennent effet à la fin du XIXe siècle lors de la Conférence de Berlin (1885) : quatorze pays européens plus les Etats-Unis tracent des frontières qui vont disperser les ethnies noires sur deux ou trois territoires distincts. De naturelles, les lignes de front deviennent les délimitations d'états-nations, lignes totalement imaginaires pour des peuples traditionnellement nomades.




Je donne lecture de passages du livre. Je décris la vie quotidienne à Port Harcourt, dans le Delta du Niger. Et notamment la tradition vestimentaire des Nigérianes dont les coiffes, appelées gele (prononcer : guélé), identifient l'origine, la position sociale, le statut civil.

Dans le couple, le conjoint porte alors l'abada qui reprend la couleur de la coiffe de l'épouse.
Ce chapitre sur les coiffes me permet de revenir justement sur les séparations administratives des territoires (conférence de Berlin) car nous avons retrouvé, au Cameroun, le même type de tissu apprêté de manière différente

L'épisode de la tournée du chœur d'hommes Oldarra provoque quelques réactions tant les conditions de départ de Biarritz pour Port-Gentil, au Gabon, (voir la planche ci-dessous) ont été mouvementées. 


A Port-Gentil, je suis avec inquiétude les pérégrinations du choeur via ma correspondante à Libreville où le vol est attendu. Si les Basques n'ont pas pu embarquer à Paris, la prochaine liaison est dans 48 heures, ce qui signifie l'annulation des concerts programmés. Et tout l'environnement s'effondre : animations autour du "repas basque", logement dans les hôtels, visites de sites, etc.


Mais il faut croire que les esprits étaient avec nous car le groupe pourra se produire devant des salles combles à Libreville et à Port-Gentil... et aussi dans la cathédrale Saint-Louis lors de la messe du dimanche matin. 

Ce qui ressort également de ces échanges, c'est l'avis suivant : "Nous admirons le travail titanesque accompli pour écrire et remettre en ordre ces pans de vie et d'histoires vécues. Nous admirons également votre épouse qui a su s'adapter à ces différents pays africains dans des conditions de vie  difficiles".


Je fais un focus sur les traditions au travers de la symbolique des objets rituels avec lesquels les Africains vivent naturelle-ment : le couple royal Beni-Edo (Nigeria) et le masque mbapteng (Cameroun).

En vertu des croyances du royaume du Bénin, les bustes du couple royal Oba incarnent le caractère sacro-saint du royaume. Leur représentation votive est censée guider les souverains et assurer la prospérité au peuple dans le respect des dévotions. Ces objets en bronze sont fondus à la cire perdue, technique que les Edo maîtrisent depuis le XIIe siècle. Cet art a été reconnu par le monde entier après que les Britanniques se sont emparés du trésor royal du Bénin à la fin du XIXe siècle (environ 2 500 pièces aujourd'hui réparties dans les grands musées d'Europe).



Avec le masque mbapteng ou masque éléphant, nous nous situons dans l'initiation magique, c'est-à-dire celle qui donne accès à des pouvoirs surnaturels. 
Ce masque rituel bamiléké (ethnie des grassfields de l'ouest Cameroun) représente la quintessence du chef de par ses vertus de force et de longévité. En le revêtant pour la danse du tso, l'initié capte les énergies spirituelles tout en ayant pris soin, auparavant, d'effectuer les ablutions et de sacrifier au jeûne et à l'abstinence.
Ce masque se présente sous la forme d'une cagoule prolongée, devant et derrière, par deux pans rectangulaires. Les perles multicolores sont cousues sur des fibres végétales tissées telles que le coton, le raphia, l'écorce, et dessinent des motifs géométriques dont la variété est signe d'habileté.






La planche ci-dessous montre les aspects variés de nos séjours à découvrir en détail dans la saga.


  
Vous pouvez accéder à la vie du livre et aux présentations en librairie, dans les salons du livre et les médiathèques ou lors de signatures privées en cliquant sur le lien ou le bandeau : 

La trilogie est disponible
- sur les plateformes de Gallimard, la librairie Eyrolles, la Fureur de lire, la Place des libraires,
- sur les plateformes de commande Amazon, fnac, Cultura Leclerc

Commentaires

  1. Toujours passionnant de lire et relire ton témoignage. Précision et belle écriture en font une lecture gourmande.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire